Cultiver l’attention à ce qui est a toujours été présent dès notre plus jeune âge, comme un avertissement. C’est une demande de concentration, que ce soit sur nos actions ou sur ce qui se passe autour de nous, avec la menace d’une sanction. Dans ce contexte, cela ne ressemble pas vraiment à une invitation à une pratique spirituelle ou à une exploration de la conscience !
L’attention : laisser libre le chemin de la conscience :
Pourtant, cultiver l’attention à ce qui est, c’est une des bases de la méditation. En réalité, pour diriger son attention vers son temple intérieur, il suffit simplement de laisser le chemin libre. Il ne s’agit pas de dégager le chemin en enlevant tous les obstacles qui s’y trouvent… Mais plutôt de parcourir le chemin tel qu’il se présente. Sans attente particulière, sans objectif précis, comme si le chemin était le but en lui-même ! Car contrairement à ce que nous avons appris étant enfant, cultiver l’attention ne nécessite pas de faire un effort de volonté pour fixer son attention sur un objet quelconque.
Une posture Yin :
Inutile de se forcer pour cultiver l’attention. Il n’y a rien à réussir. Ce n’est pas une posture mécanique. C’est une attitude d’ouverture et d’accueil envers la multitude de plans de réalité subtile que nous percevons et qui se superposent dans notre propre champ de conscience. C’est une attitude plus réceptive qu’active. Par conséquent, ce n’est pas une contraction, mais une expansion de l’esprit et du cœur. Et l’esprit n’est pas invité à participer.
La perception et le ressenti à l’honneur :
S’asseoir et se taire… Regarder calmement pour apaiser l’esprit… Au milieu de ce silence, observer sans se fixer sur quoi que ce soit qui surgit. Ne pas s’attacher à quoi que ce soit, mais suivre les mouvements doux de la respiration… Petit à petit, l’ego se tait également… La présence s’installe et il la ressent : quelque chose est là, quelque chose de calme et bien plus grand que lui… Le chemin se déroule alors, libre de tout conflit, il n’y a rien à « prendre » et rien à « abandonner ». Le temps change, passé, présent et futur se fondent comme si la question en elle-même était dissoute. Nos sens s’affinent. Nos perceptions se libèrent, du poids du corps en tant que force, jusqu’à des niveaux de conscience subtile où ni les mots, ni les images n’ont un réel impact.
Comment détendre le regard pour contempler ce qui Est :
Dans cette perspective de l’attention, il est important de considérer le regard. Il est nécessaire d’abandonner nos vieilles habitudes qui nous conduisent toujours vers des territoires familiers : évaluer, mesurer, juger, classer…
Pour sortir des sentiers battus et être ouvert à l’inattendu, voici un exercice concret pour détendre le regard :
1. Asseyez-vous dans un endroit confortable et calme, fermez les yeux.
2. Frottez vos paumes de mains l’une contre l’autre jusqu’à ressentir de la chaleur.
3. Formez un nid avec vos mains.
4. Placez-les sur vos paupières closes (la lumière ne doit pas passer).
5. Lorsque vous ressentez la chaleur se diffuser sur vos yeux, ouvrez-les doucement.
6. Détendez votre regard, comme si vous pouviez percevoir tout sans effort, sans fixer votre regard sur quoi que ce soit. Observez ce qui se passe en vous à cet instant ; votre esprit reste en retrait de l’expérience.
7. Si vous avez un bol chantant en cristal, faites vibrer sa spirale. Laissez les sons amplifier cette réalité de l’instant.
8. Savourez et validez intérieurement cette perception.
L’Attention, c’est de l’énergie :
Cultiver l’attention est une qualité d’énergie et de présence à ce que l’on vit au quotidien. Cela nous permet d’être touchés par les mouvements de la vie, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de nous. Cultiver l’attention ne signifie pas être coupé du monde de nos ressentis, mais plutôt être détaché et dans l’équanimité. C’est accepter ce qui est.
Il s’agit de porter notre attention sur nos pensées, nos émotions et nos comportements habituels, et d’observer clairement le jeu qui se déroule entre ces trois univers. Le simple fait de poser notre attention sur cet échange va atténuer sa vivacité. Par exemple, nos pensées n’aiment pas être observées ! En modifiant la qualité de notre énergie, nous pourrions gagner en amour, en gratitude, en tolérance et en acceptation. Tout cela dans la conscience de l’unité avec ce qui est.
NAMASTE les Cristallins !
Muriel Lacombe
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